Wednesday, February 29, 2012

WE CAN BE US, JUST FOR ONE DAY
Ses yeux grossis par ses verres de lunettes aux montures transparentes
se plantent dans les miens et de sa voix tremblante il me demande :
« Excuse-moi, c’est toi Jonathan ? »
« Euh, nan, désolé. »
« Ah, pardon. » Sourire gêné, on voit à peine ses dents.
Il se retourne et me laisse là, le cul sur le cadre de mon vélo blanc.
J’aurais pu prétendre être Jonathan, après tout, comme moi ça fait un moment qu’il attend
mais je suis pressé maintenant…

Un gros FAF sur les marches du théâtre : Bombers, treillis et lacets blancs,
regard bovin, crâne rasé, à blanc.
J’aurais pu être barraq ou avec cinq skins et lui refaire la tronche à ce gros sac,
lui péter les dents,
apaiser sa frustration parce qu’en face des marches il y a deux kebabs
et des blacks qui attendent, patiemment devant.
De toute façon je suis pressé, maintenant.

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Sous la douche, je laisse l’eau couler sur ma peau sèche, tatouée.
Dans une ou deux minutes, il n’y aura plus d’eau chaude,
le ballon sera vidé
mais là, sous l’eau, dans ma tête, des images par milliers…
Je regarde l’horloge sur le mur carrelé,
je me ris d’elle, dans cinq minutes je dois me barrer,
avant d’être en retard, de me faire engueuler
mais l’eau continue de couler.

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