Saturday, December 17, 2011

Le brouhaha, le brouhaha, le brouhaha
le brouhaha ne s’arrêtera pas
le brouhaha, le brouhaha, le brouhaha
quand moi j’étais en 5e
les profs en parlait déjà
mes oreilles bourdonnent comme une machine à tatouer
ma gorge est sèche et irritée.
Je m’arrête, je m’assieds
je n’en peux plus, je n’en peux pas
du brouhaha, du brouhaha, du brrrrrouhaha…
Mais au milieu de toute l’agitation
je vois le gosse autiste assis sur sa chaise
la tête penchée sur un compas
et quelques bouts de stylos,
comme s’il était à cent mètres de là.
Je l’observe, il ne me voit pas,
il se parle, se chuchote,
son visage change d’expression aussi
vite que ses petits doigts sales,
tâché d’encres multicolores,
qui fabriquent, qui tricotent.
Au milieu de la foule de la classe,
je m’arrête et je l’observe
pendant que les autres élèves, les NORMAUX
s’agitent, font les fous, foutent la merde.
Je les laisse ruiner mon cours quelques instants de plus
pour regarder cet iceberg de calme non-normatif,
non-diagnostiqué.
Je pense aux enfants, aux désaxés, aux fous
quand ils se heurtent aux tabous.
Je regarde l’horloge et puisque c’est mon devoir,
je le rappelle à l’ordre, lui confisque ses bouts de stylos,
je dissipe sa brume éveillée avant de m’occuper des autres…



Recueil terminé, cherche éditeur

LA FAUTE AUX DINOSAURES



2 comments:

Georges said...

Chouette ce texte :Je les laisse ruiner mon cours quelques instants de plus pour regarder cet iceberg de calme non-normatif,
non-diagnostiqué ...

tenderhooligan said...

cimer ;)