*Quand
tu regardes par-dessus ma ville natale, les bâtiments sont soignés mais
blessent très peu le ciel. gris souvent. Ils l’écorchent à peine puis derrière,
rien. Quelques bâtiments et l’immense Histoire de France. Vercingétorix, les
charges héroïques de la Révolution, de la Résistance.
Ici, il y a toujours de
jolies montagnes sauvages. Pas bien hautes mais présentes. contre le ciel bleu.
Vraiment bleu qui baigne ce que laissent la dalle en béton.
Et les
filles, le long de la piste cyclable poussiéreuse, promènent leurs clébards en
joggings rose.
*Ses
ratiches étaient aussi flinguées que ses mots valaient la peine d’être couchés.
Se
pivots faisaient tout pour se faire la malle de ses gencives mais j’oublierai
jamais son sourire :
Je
lui ai demandé comment il s’appelait, en lui tendant la main, comme font les
ricains.
« Depuis quand tu en as quelque
chose à foutre du prénom des gens ?
Puis
de son air sérieux, grotesque :
Tu viens de détruire tout ce que je
savais sur les Français…
Il
a levé sa main tachées et anguleuse :
…les un, deux, trois, quatre, cinq,
six Français que j’ai rencontré dans ma vie. »
*La
femme de ménage mexicaine (s’il est utile de le préciser) sa tâche accomplie
quitte la maison par le jardin.
Je
la vois passer par la fenêtre, ses cheveux de jais, son air fatigué, poli.
Elle
s’arrête et cueille une fleur. Repart. La porte en bois frappe. Elle porte des Toms en toile.
Le soleil, increvable, éclate. Si
fort que je me suis même pas rendu compte que l’automne _____-était passé
et que les fleurs de Perséphone,
elles aussi ont été ramassées.
*Ils
ne connaissent pas le Martini ici mais ça ne m’empêche pas
de
me tamponner au Vermouth et de finir accoudé à un monde d’éther.
*Ce
soir, j’ai fait les poubelles.
De
la bouffe bio, crudivore, végétalienne, sans gluten.
C’est
dingue ce qu’ils jettent…